Boisset ! Remember

C’est la souche de la famille maternelle de mon épouse (les Martin, les Arnaud). C’est pourquoi, à mon mariage, la découverte de ce hameau a été pour moi, idyllique.  

La nature était maîtresse des lieux après la suite logique des départs de la guerre, des vieux et des travailleurs désormais sans besogne moderne sur place.  Une seule famille (quatre personnes, immigrés Italiens) y habitait depuis peu, en 1946.  Quelle différence après le peuplement fourni d’autrefois!  

Ma belle-mère y naquit en 1896 une centaine d’habitants y vivaient. Aussi, que de ruines ! Mais gaies, ornées de lierre, de vignes-vierges ou chèvrefeuilles et habitées d’oiseaux.  Le site paraissait isolé, bien que les terres soient cultivées. Le chemin était de terre, qui relie le hameau à la route départementale de Saint-Julien.  Ce n’est qu’entre les années 1950-1960 qu’électricité et eau furent installées.  

Des vestiges de la maison familiale accrochée au coteau qui coiffe la chapelle, on pouvait voir les perdreaux descendre de la colline d’en face, venir boire au point d’eau -de source-, petit monument agreste groupant fontaine, lavoir et puits, qui vient d’être complètement restauré. Il avait été inauguré en 1870 ! 

Le flambeau de la race brûlant chez mon épouse, nous avons reconstruit le vieux, et créé du neuf. D’autres nous ont imités, et Boisset revit, avec ses 40 à 50 habitants permanents, plus nombreux en été, en majorité, des jeunes.  Boisset ! Sa résurrection est notre reconnaissance aux mânes des ancêtres.  Boisset ! Un des nombreux petits brillants de la couronne de Provence, le plus beau royaume après celui de Dieu.

Je me souviens…à la manière de Georges Pérec.

Anagramme. Saint-Julien 1992
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