Le Renouveau du Four à Pain des Puits Neufs : Récit d’une Renaissance
ÊTRE en 2011 après quelques décennies d’oublie
Du XIXe siècle à la moitié du XXe siècle, j’ai vu des dizaines de familles me visiter, me fouler, s’immobiliser en mon sein, me chauffer, m’embaumer de levain, gratins et douceurs.
Je les ai entendues discuter, se disputer, faire affaire, marchander, parfois même débattre de sujets politiques pas toujours à leur goût. Quel bonheur ! Et puis plus rien…
… jusqu’à cet automne de 2011
Des amoureux s’occupent de moi, je redécouvre mon environnement, clair et ensoleillé.
Ils rentrent, sortent, m’allègent d’amas de toutes sortes.
C’est vrai que pendant mon sommeil, quelques visiteurs pas toujours conscients de mon passé, m’ont un peu chargé : tuyaux, sommiers, vélos, etc.
Ils me décoiffent, m’ôtent gentiment cette végétation qui me tenait si chaud au crâne, émondent le chêne, m’allègent du sédum qui m’a tant protégé des conséquences de l’humidité.
Et depuis mon réveil, un monde ! Je ne vous dis pas : des bénévoles, jeunes, vieux, des spécialistes (École d’Avignon et Parc naturel régional du Verdon), des conseillers, des officiels (Commune, Département du Var et des Alpes de Haute Provence, Région, Europe) tous dévoués et affairés à mon bienêtre.
Ils dégagent le bas des murs, refont les arases, écroulent les pierres, les calibrent, remontent les parties endommagées en pierres sèches autobloquées, font les joints colorés au mortier de chaux avec la terre locale, les brossent.
Ils reconstituent une couverture en terre sur les voûtes, tenant lieu de charpente, posent les tuiles.
Ils me coiffent d’une jolie cheminée.
Ils refont l’intérieur, posent une poutre, remettent à niveau les dalles de la sole.
Quel plaisir pour ces acharnés, d’obtenir un diplôme d’honneur de la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France en 2014.
RENAÎTRE EN 2015
Je suis sauvé.
J’ai régulièrement des visiteurs qui s’extasient de mon labeur passé, même les boulangers qui cuisent au village aujourd’hui sont venus me présenter leur travail. J’en garde encore l’odeur.
J’apprécie toutes ces animations autour de moi.
Un jour peut-être, feront-ils de nouveau chauffer mon cœur…